3 - En Alsace et en Lorraine

 
A l'extrémité de leur aile droite, en Alsace-Lorraine, les Français avaient pris l'offensive.

Le 7 août, un Corps d’à peine une vingtaine de mille hommes franchit la frontière au-dessus de Belfort et emporta, dans son élan, Altkirch, puis Mulhouse le lendemain. Les troupes françaises furent accueillies d'enthousiasme par les Alsaciens de vieille race. Mais le pays était infesté d'Allemands : un corps d'armée badois, averti de notre infériorité numérique, reprit Mulhouse dans la nuit du 8 au 9 août. Il fallut également abandonner Altkirch.

Une nouvelle expédition, conduite par le général Pau et procédant avec plus de méthode, occupa, du 15 au 20 août, Thann, Cernay, Dannemarie et, de nouveau, Mulhouse. Tous les cols des Vosges. qui avaient dû être abandonnés pour les nécessités de la mobilisation, le col du Bonhomme, Sainte-Marie-aux-Mines, Saales, le massif du Donon, furent successivement récupérés. Colmar fut menacé. De beaux faits d'armes nous portèrent sur la route de Strasbourg, par Saint-Blaise, où un premier drapeau allemand tomba en nos mains, jusqu'à Schirmeck. Sarrebourg fut occupé. Plus haut, notre avancée se porta sur Château-Salins, Delme, Morhange, sur Marsal, Dieuze et Fenestrange. A la fin du mois, l'obligation de porter vers l'Ouest le gros de nos forces amena le repli général.

Mais, en Alsace, nous gardions Thann et ses environs, commençant ainsi la reprise de l'Alsace-Lorraine.