10 - Les Russes en 1914-1915

 
Sur les autres fronts, la guerre n'a pas le même caractère d'apparente stagnation.

Au commencement d'octobre 1914, les Russes prennent une éclatante revanche de leur défaite de Tannenberg, par la grande victoire d'Augustowo. Le maréchal Hindenburg, à la tête de nouvelles armées, revient à la charge. Il est battu, le 21 octobre.

Le péril allemand nettement conjuré, les Russes rentrent en Bukovine et en Galicie, d'où ils s'étaient retirés, et recommencent le siège de Przemysl, la grande citadelle autrichienne, qui capitule le 22 mars 1915 avec sa garnison forte de 120 000 hommes. Les Cosaques occupent les cols des Carpathes, prêts à envahir la Hongrie.

L'Autriche abdiqua la direction de ce qui lui restait d'armée entre les mains de l'état-major allemand. Le maréchal Mackensen, placé à la tête des forces austro-allemandes, reçut la mission d'arracher aux Russes toutes leurs conquêtes. Il y réussit surtout parce que l’armée du grand-duc Nicolas se trouvait manquer de munitions, tandis qu'il était, lui, abondamment pourvu de grosse artillerie. L'offensive commença le 2 mai 1915. Le 3 juin, Przemysl était perdu, Lemberg, le 22. La retraite du grand-duc fut une des plus admirables de toute l'histoire ; il dut abandonner les territoires, mais sauva son armée.