13 - La bataille de Champagne 

 
La fin de septembre 1915 marque l'heure glorieuse entre toutes de notre grand tentative, qui fut bien près de réussir, de rupture du front allemand.

Le 25 et le 24, une préparation intensive d'artillerie a lieu. Le 25, à la même minute, 9 heures et demie, une vague d'assaut, que d'autres suivront, sort de nos tranchées sur une longueur de 25 kilomètres que jalonnent Souain, Perthes, Massiges, Tahure, Beauséjour. La première ligne des tranchées allemandes est recouverte, presque sans difficulté. La seconde l'est également, par un nouvel effort plus pénible. Mais, derrière, il y en a une troisième, que notre bombardement n'a pu raser suffisamment à l'avance. Les sursauts de la lutte se prolongent jusqu'au 5 octobre. Nous avons fait 25000 prisonniers; notre gain de terrain est d'une quarantaine de kilomètres carrés; et le dogme de l'inviolabilité du front ennemi est, au moins, fortement ébranlé.

Une autre grande offensive est exécutée concurremment, au même instant précis, avec le concours des

Anglais. C'est la troisième bataille de l'Artois, qui se déroule du 25 au 27 septembre, sur des lieux dont les noms sont déjà connus pour la plupart : Souchez, Notre-Dame-de-Lorette, Vimy, La Bassée, Loos, Carleul. Notre élan n'est pas moins irrésistible qu'en Champagne. Nous dominons la plaine de Lens et Lille est à notre portée. Il faut nous borner aux résultats acquis, à cause du mauvais temps et des renforts que l'ennemi a pu faire venir de Belgique.

Ces deux attaques simultanées n'en forment en réalité qu'une seule sur deux points différents, et c'est le fait d'armes le plus important de l'automne de 19l5.