Pendant
toute l'année 1915, les Autrichiens n'avaient su que
profiter des insurmontables obstacles naturels qui les
protégeaient contre les Italiens. Ils réunirent une masse de choc de plus de 500.000 hommes, et, le 15 mai 1916, ils débouchèrent par le Trentin et prirent pied sur le plateau des Sette Comuni. A la fin du mois, ils étaient maîtres des villes importantes d'Arsiero et d'Asiago. A ce moment, la situation des Italiens parut assez critique. L'ennemi, était parvenu sur les pentes qui mènent sans obstacle à la plaine de Vicence, et, au delà, celle de Venise. S'il réussissait à s'y infiltrer, l'armée italienne opérant sur l'Isonzo courait le risque d'être coupée et enveloppée, et toute la Vénétie tombait au pouvoir des Autrichiens. Le général Cadorna tint tête sur la dernière barrière de montagnes, puis exécuta une attaque audacieuse au nord des Sette Comuni. Dès cet instant, le plan des Autrichiens était voué à un échec complet. Ils le comprirent et se résignèrent à la retraite. Le 26 juin, Arsiero et Asiago étaient reconquis. En août, les Italiens prirent l'offensive sur un autre point. Le 9, ils entrèrent à Gorizia. Dans les mois qui suivirent, des progrès furent accomplis sur le plateau du Carso, qui commande la route de Trieste. |