28 - En Italie 

 
Dans le but de donner de l'air à Gorizia, que foudroyaient les batteries autrichiennes des monts Santo, San Gabriele et San Daniele, les colonnes italiennes se lancèrent, le 14 mai 1917, à l'assaut du Monte Cucco, dont l'occupation leur permit de prendre à revers le Monte Santo. Le 19 août, elles chassèrent du plateau de Bainsizza l'ennemi qui s'y était retranché, et les pentes du Santo furent escaladées; du 1er au 6 septembre, ce fut le tour du San Gabriele.

Au sud du Carso, qui commande Trieste, la victoire de Jamiano, 23 mai 1917, et d'autres combats heureux jusqu'aux premiers jours de septembre, donnèrent aux Italiens une avance considérable.

Une fois de plus, l'Autriche inquiète eut recours à ses alliés. Une furieuse attaque austro-allemande, qui se déchaîna le 23 octobre 1917, ne réussit que trop, par suite du fléchissement de quelques corps italiens. Elle submergea simultanément les plateaux du Carso et de Bainsizza. Gorizia dut être sacrifiée. Il fallut repasser l'Isonzo, évacuer Cividale, Udine, se replier, le 1er novembre, derrière le Tagliamento; le 7, derrière la Livenza ; abandonner Bellune, le 10. On craignit pour Venise. La manoeuvre des ennemis consistait à forcer le passage des fleuves à leur sortie des montagnes pour obliger les Italiens à renoncer à en défendre le cours inférieur; elle comportait aussi une diversion de flanc par le Trentin. Le Piave était la dernière barrière possible. Les Italiens surent la maintenir, comme aussi déjouer toute attaque sur le plateau des Sette Comuni.

Dans des circonstances aussi critiques, les Alliés de l'Italie lui offrirent leur concours. Le 5 décembre 1917, un corps franco-anglais était en ligne. Le 1er janvier 1918, un bataillon français enleva de vive lutte, en quelques heures, le Monte Tomba, et peu de jours après, les Austro-Allemands repassèrent le Piave qu'ils avaient réussi à franchir sur quelques points. Dès lors, le front Italien était stabilisé et la Vénétie sauvée.