29 - La révolution russe

 
Des causes diverses, les unes lointaines, d'autre immédiates et ayant trait à la guerre, amenèrent la révolution russe. Le 11 mars 1917, la Douma (Chambre des députés), ajournée, refusa de se séparer; le peuple et l'armée adhérèrent au mouvement. Le 15 mars, le tsar abdiqua.

Le gouvernement provisoire, issu de la Douma, et dont Kerenski. était le chef, proclama sa résolution de continuer la lutte jusqu'à la victoire totale. Malheureusement, un autre pouvoir, sans mandat, ne tarda pas à s'installer : le Soviet, ou Comité des délégués des ouvriers et des soldats, qui ne comptait pas moins de 3500 membres. Le Soviet promulgua une sorte de Déclaration des droits du soldat, dont le résultat fut, à bref délai, la désorganisation complète de l'armée. Des Officiers furent massacrés; les soldats, ne voulant plus se battre, désertaient; les autres fraternisaient avec l'ennemi. Une attaque allemande n'eut aucune peine à triompher sur le Stockhod, le 3 avril 1917.

Un moment, Kerenski réussit à réveiller dans quelques corps de troupes le sentiment du devoir envers la patrie. Broussilof put exécuter une offensive en Galicie, le 1er juillet 1917, et battre les Allemands près de Brzezany. Kornilof, qui lui succéda dans le commandement, prit Haliez le 9 juillet, Kalusz le 11, Novitza le 16. Mais ces succès avaient été chèrement achetés. Les officiers, pour entraîner leurs, hommes, s'étaient fait tuer en masse. Tout l'élément sain disparaissait avec eux, et la propagande du Soviet accentuait ses funestes effets. L'armée russe fondait pour ainsi dire, se débandait sans coup férir. Du 19 juillet au 3 août, la Galicie, la Bukovine même furent perdues. En septembre, les. Allemands attaquèrent au Nord, et ne trouvèrent plus rien devant eux. Le. 3, ils occupèrent Riga et, le 21, Jacobstadt. En octobre, ils achevèrent la conquête de la Livonie.

Dès ce moment, les Russes cessent d'être des belligérants. Les Turcs mêmes leur reprirent l'Arménie.