Derrière
nos lignes établies de Salonique à Vanona, l'attitude
du roi Constantin continuait à causer certaines inquiétudes.
Il serait trop long de rapporter ici toutes les duplicités
criminelles dont il se rendit coupable. On ne peut
cependant passer sous silence l'attentat du 1er décembre
1916 où nos marins furent massacrés dans les rues d'Athènes.
Un blocus rigoureux fut établi pour obtenir réparation
de ce forfait et rendre impossible une trahison sur les
derrières de l'armée de Salonique. Un gouvernement provisoire, représentant les véritables aspirations nationales, s'installa à Salonique, sous la présidence de Venizelos, et une petite armée de volontaires vint se ranger à côté des troupes de l'Entente. Cependant le digne beau-frère du kaiser persistait dans ses menées sournoisement ou même insolemment hostiles. Le 12 juin 1917, les Puissances protectrices de la Grèce le mirent en demeure d'abdiquer et de s'éloigner d'un pays dont il méconnaissait la volonté. Le second de ses fils, Alexandre, fut désigné pour régner à sa place. Venizelos rentra de Salonique à Athènes, reprit la direction des affaires, rappela les Chambres qui avaient été illégalement dissoutes, et déclara la guerre aux Empires centraux et à leurs acolytes. Désormais nous n'avions plus seulement avec nous quelques divisions helléniques, mais toute l'armée reconstituée. Nos troupes de Salonique dégagèrent complètement Monastir au milieu de mars 1917 et marquèrent des progrès, du 24 au 30 avril 1917, près du lac Doiran, le 5 mai, sur la Ljumnica, du 8 au 13 septembre, dans la région de Mumalista. |