32 - La défection maximaliste

 
Le gouvernement provisoire s'étant montré impuissant à rétablir la discipline dans l'armée, le général Kornilof tenta un coup d'Etat militaire pour établir une dictature, d'où le salut pouvait venir. Il marcha sur Pétrograd, le 10 septembre 1917. Kerenski commit la faute de s'appuyer sur le Soviet et fit échouer le projet de Kornilof. Mais il fut lui-même renversé par une insurrection qui, le 7 novembre, mit le pouvoir aux mains des Maximalistes; les chefs de cette faction étaient Lénine et Trotsky; un adjudant, Krylenko, devint généralissime. Pétrograd et les autres villes furent livrées pour des mois au massacre et au pillage. Bientôt ce fut le démembrement de la Russie. La Finlande proclama son indépendance; l'Ukraine se constitua en république; il se forma des Etats d'Arkhangel, du Caucase, de Sibérie. La guerre civile s'alluma entre ces peuples qui s'étaient révélés incapables de soutenir la guerre nationale.

Pour obtenir la paix, les Maximalistes n'hésitèrent pas à trahir des alliés qui étaient entrés dans la lutte par fidélité à la cause slave. Des conférences s'ouvrirent à Brest-Litowsk en décembre 1917. Les exigences émises parurent inacceptables même à un Trotsky. Mais les Centraux traitèrent, le 8 février 1918, avec l’Ukraine. Trotsky rompit les négociations et se retira en déclarant simplement qu'il considérait la guerre comme terminée. Aussitôt l'Allemagne reprit la marche sur Pétrograd. Le gouvernement russe accepta alors, sans même en prendre connaissance, toutes les conditions imposées. Cette paix fut signée le 3 mars 1918.