Le
gouvernement provisoire s'étant montré impuissant à rétablir
la discipline dans l'armée, le général Kornilof tenta
un coup d'Etat militaire pour établir une dictature, d'où
le salut pouvait venir. Il marcha sur Pétrograd, le 10
septembre 1917. Kerenski commit la faute de s'appuyer sur
le Soviet et fit échouer le projet de Kornilof. Mais il
fut lui-même renversé par une insurrection qui, le 7
novembre, mit le pouvoir aux mains des Maximalistes; les
chefs de cette faction étaient Lénine et Trotsky; un
adjudant, Krylenko, devint généralissime. Pétrograd et
les autres villes furent livrées pour des mois au
massacre et au pillage. Bientôt ce fut le démembrement
de la Russie. La Finlande proclama son indépendance; l'Ukraine
se constitua en république; il se forma des Etats d'Arkhangel,
du Caucase, de Sibérie. La guerre civile s'alluma entre
ces peuples qui s'étaient révélés incapables de
soutenir la guerre nationale. Pour obtenir la paix, les Maximalistes n'hésitèrent pas à trahir des alliés qui étaient entrés dans la lutte par fidélité à la cause slave. Des conférences s'ouvrirent à Brest-Litowsk en décembre 1917. Les exigences émises parurent inacceptables même à un Trotsky. Mais les Centraux traitèrent, le 8 février 1918, avec lUkraine. Trotsky rompit les négociations et se retira en déclarant simplement qu'il considérait la guerre comme terminée. Aussitôt l'Allemagne reprit la marche sur Pétrograd. Le gouvernement russe accepta alors, sans même en prendre connaissance, toutes les conditions imposées. Cette paix fut signée le 3 mars 1918. |