35 - L’aide américaine 

 
Il ne restait par conséquent, pour aboutir à une solution équitable et juste, d'autre moyen que la force des armes. Or, cette puissance supérieure du nombre et de l'armement, jusqu'alors le partage de l'Allemagne, passait du côté de l'Entente. L'Allemagne commençait s'épuiser, malgré les apparences, ainsi qu'on le vit peu après. Au contraire, sur nos lignes, les soldats de France, d'Angleterre et de Belgique faisaient preuve d'une endurance dont rien ne pouvait lasser l'énergie. Des Portugais étaient venus se joindre à eux, puis des Italiens, un corps polonais, un corps tchécoslovaque. Et les Américains arrivaient par masses.

C'est plus d'un million d'hommes que les Etats-Unis nous avaient envoyés aux premiers jours de juillet 1918. Six cent cinquante mille occupaient déjà leurs postes de combat, et beaucoup avaient reçu le baptême du feu en Champagne ou en Picardie. Chaque mois apportait de nouveaux effectifs ; chaque jour un formidable matériel de guerre était débarqué, et les ressources inépuisables de la grande nation s'étaient mises tout entières au service de la cause de l'humanité. Cette force nouvelle rendait le triomphe final infaillible à une date quelconque, mais ne contribua pas peu à en hâter la venue.