37 - L’unité de commandement 

 
Mais si Ludendorff s'était senti subitement maîtrisé dans les derniers jours de mars, c'est que, le 26, avait eu lieu un événement qui devait changer la face des choses, pour le présent même, et plus encore pour l'avenir. Une conférence réunit à Doullens le ministre de la Guerre français, Clémenceau, et lord Milner, représentant le gouvernement britannique. En raison des circonstances particulièrement critiques où l'on se trouvait et pour éviter un désastre, il fut décidé que l'unité de commandement serait établi sur toutes les armées de l'Entente, et que ce commandement suprême serait attribué au général Foch. Des raisons multiples avaient retardé jusqu'à ce moment l'adoption de cette mesure qui, seule, pouvait permettre de mener la guerre à bonne fin. Et rien que pour avoir fait aboutir heureusement une question à ce point vitale, Clémenceau méritait d'être associé au triomphe maintenant proche et certain, si déjà l'oeuvre admirable qu'il accomplissait depuis une année au Ministère ne lui eût amplement valu cet honneur.